Extrait de: Ève K. Tremblay L'Éducation Sentimentale - Ciel Variable #53, Texte de Lyne Crevier
Dans sa plus récente production, L’Éducation sentimentale, Flaubert sert de prétexte à un « arrêt sur images » littéraires, cinématographiques, photographiques. Une série qui flirte avec l’art du désir. Désir de mettre en scène des sujets, à peine sortis de l’adolescence, évoluant dans ces lieux interdits, étouffants, anonymes que peuvent représenter les collèges privés. En préférant la métaphore au détriment d’un réalisme trop cru. Ses portraits se montrent donc tour à tour inquiets, douloureux, parfois ingénus ou sereins. Proches d’une idéalisation vouée à l’éternité… Ainsi un parfum rohmérien se dégage de ce charmant « conte moral », signé Tremblay, où la séduction teinte largement ses compositions. Par là, elle recherche volontairement l’artificiel pour débusquer des pans d’une histoire faussement simple. Car chaque cliché est mûrement réfléchi et empreint d’une froideur, d’une élégance, voire d’une rigueur, absolument étonnantes pour une si jeune artiste. À l’image de ce que Barthes avance dans La Chambre claire : « Au fond, la Photographie est subversive, non lorsqu’elle effraie, révulse ou même stigmatise, mais lorsqu’elle est pensive. »
Merci à mes modèles/muses : Mes petites cousines Anne-Laure Dubé, et Marie-Pascale Dubé, Eduardo Ralickas, et ma grande amie Geneviève Rousseau (R.I.P. 1971-2024).
Merci aussi au Collège Notre-Dame de Montréal et Vincent Grégoire pour m’avoir donné la permission de photographier à mon gré et sans censure.